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Comment surmonter les biais cognitifs en prise de parole en public ?

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Les biais cognitifs sont des distorsions mentales qui influencent notre perception et nos décisions. Lors de la prise de parole en public, plusieurs biais cognitifs peuvent s’inviter et affecter la performance. Corriger ces biais demande un travail conscient et continu qui vaut le coup pour prendre encore plus de plaisir et gagner en efficacité. Voici quelques stratégies pour les atténuer lors d’une prise de parole en public.

Le biais de confirmation :

C’est la tendance à chercher, interpréter et se souvenir des informations qui confirment nos croyances préexistantes. En prise de parole, cela peut se manifester par une focalisation excessive sur les réactions positives de l’audience, tout en ignorant ou minimisant les signaux de désintérêt ou de désaccord. Ce biais peut donner une fausse impression de succès et empêcher l’orateur d’ajuster son discours pour mieux engager l’ensemble de l’auditoire.

Mon conseil : demandez des retours diversifiés, notamment à des personnes ayant différents points de vue. Ne vous contentez pas seulement des retours positifs, car en recevant une critique constructive, vous pourriez avoir une vision plus équilibrée de votre performance. 

Le biais de négativité :

Ce biais reflète la tendance naturelle à accorder plus de poids aux expériences négatives qu’aux positives. Lors d’une présentation, cela peut se traduire par une fixation excessive sur une ou deux erreurs ou réactions négatives, même si la majorité des retours sont positifs. Cette perception faussée peut diminuer la confiance et nuire à la performance. 

Mon conseil : pratiquez la gratitude et après une prestation, prenez le temps de noter au moins 3 éléments positifs qui se sont déroulés. Cela aide à contrebalancer la tendance humaine à se concentrer sur les erreurs. Si vous recevez un commentaire négatif ? Essayez de le contextualiser, de le mettre en perspective avec les autres retours. Ne laissez pas la critique ternir votre perception de la performance quand d’autres ont aimé.

L'effet de halo :

Ce biais consiste à généraliser une impression positive ou négative d’un élément spécifique à l’ensemble de la performance. Par exemple, si l’orateur fait une introduction particulièrement réussie, il pourrait se convaincre que toute la présentation est du même niveau, sans percevoir les faiblesses qui apparaissent par la suite. À l’inverse, une ouverture difficile peut entraîner une autocritique exagérée pour le reste de la prestation, avec une impression d’échec.

Mon conseil : segmentez la performance en divisant la prestation (introduction, corps du discours, conclusion) et évaluez chacune de parties séparément. Cela aide à identifier spécifiquement les parties qui ont bien fonctionné et celles qui nécessitent des améliorations. Encouragez également votre audience à donner des retours sur différents aspects du discours, comme la clarté, l’engagement, la structure, etc. En gros, évitez de tout mettre dans le même sac !

Le biais d'auto-complaisance

C’est la tendance à attribuer ses réussites à des facteurs internes (comme ses propres compétences : « de toute façon, je suis en général bon à l’oral ») et ses échecs à des facteurs externes (comme le public ou les conditions de la salle). Ce biais peut empêcher un orateur d’apprendre de ses erreurs et d’améliorer ses compétences en prise de parole, car il externalise la responsabilité de sa performance sans travailler sur les critères intrinsèques de réussite. 

Mon conseil : pratiquez l’auto-réflexion honnête et après une présentation, prenez du temps pour vous demander ce qui a vraiment fonctionné et ce qui aurait pu être fait différemment. Essayez de voir où les actions ont réellement eu un impact, positif ou négatif. Même si des facteurs externes ont influencé la prestation en mal, il est essentiel de reconnaitre ce que vous auriez pu contrôler ou améliorer malgré ces conditions. 

L’effet de surconfiance

Ce biais pousse une personne à surestimer ses compétences ou sa préparation. Un orateur trop confiant pourrait sous-estimer la nécessité de se préparer ou d’adapter son message à l’audience, ce qui peut mener à des erreurs.

Mon conseil : comme vous commencez à me connaître, vous savez déjà que je vais parler de la préparation qui doit être rigoureuse ! La confiance en soi ne fait pas tout et vous devez répéter votre partition comme tout acteur/actrice professionnel.le. Mais également préparer des réponses aux questions possibles (la fameuse réfutation), sans oublier de vérifier les aspects techniques de la présentation (micro, projecteur…). C’est la garantie que votre confiance est fondée sur une préparation solide. Vous pouvez aussi partager le contenu du discours avec des pairs ou des mentors et demander une évaluation critique. Cela vous permettra de vérifier si le niveau de préparation est réellement à la hauteur.

L’effet de l’auditoire imaginaire

Ce phénomène se produit lorsque l’orateur suppose que tout le monde le regarde ou le juge constamment. Cela peut entraîner un stress excessif, de l’anxiété, et rendre l’orateur trop conscient de ses moindres erreurs, qui souvent passent inaperçues aux yeux du public. 

Mon conseil : n’oubliez pas d’agir et de rester en mouvement. Vous devez avoir l’intention de transmettre votre message pour éviter de vous regarder faire. Pratiquez la pleine conscience, en vous concentrant sur le moment présent plutôt que sur ce que les autres pourraient penser, vous réduirez l’anxiété. Les techniques de respiration ou de méditation peuvent vous aider à rester ancré. Vous devez également relativiser l’importance de vos erreurs, car l’auditoire est généralement plus intéressé par le contenu de votre discours que par les petites erreurs que vous pourriez faire. 

Finalement, travailler avec un coach peut être utile pour déconstruire et reprogrammer les schémas de pensée biaisés qui s’accumule au fil des années et des expériences. En appliquant ces stratégies, vous pourrez progressivement atténuer l’impact de ces biais sur vos performances en prise de parole en public, améliorer votre confiance en vous et offrir des prestations plus équilibrées et efficaces.

"Parfois ce n'est qu'en quittant la scène qu'on sait quel rôle on a joué"

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