Le faux-self en prise de parole est une carapace derrière laquelle certains orateurs se cachent. Il leur permet de répondre aux exigences de la société dans laquelle ils exercent et dire ce qu’il convient de dire. C’est un principe d’identification pour permettre aux autres salariés de se reconnaître. Mais ces acteurs principaux, rompus aux programmes de prise de parole en public, oublient souvent de créer une vraie relation avec l’assistance et abusent d’effets plus ou moins réussis. En voici quelques exemples et comment vous pouvez les contrer avec la pratique théâtrale :
Éviter le mode pilotage automatique
Les quelques exemples que l’on retrouve fréquemment (vous devriez aussi en reconnaître) :
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- détendre l’atmosphère avec une bonne blague en début de séance pour montrer leur aisance naturelle
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- compenser un défaut d’authenticité en déployant une trop forte énergie
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- raconter une histoire personnelle pour se montrer accessible et familier
À long terme, ces trucs ne marchent pas et les collaborateurs peuvent se lasser. Pire : la prise de parole devient mécanique et désincarnée jusqu’à donner cette sensation de « faux-self ».
Le faux-self, une caricature de soi-même
Il est facile de faire le show et de créer une illusion. Mais c’est fréquemment un effet de halo qui confère au communicant une posture haute. Dans certains cas, cet effet donne des complexes aux collaborateurs présents qui désespèrent d’arriver un jour au même niveau. Dans d’autres cas, il détourne l’attention des collaborateurs qui ont vu clair “dans le jeu” de l’orateur.
Éviter de faire un peu plus de la même chose
Cette prise de parole ne déclenche pas forcément l’action dans une équipe. Le communicant aura sans aucun doute besoin de relais à moyen terme pour motiver ses hommes (la carotte et le bâton). Un consensus s’installe à long terme : tout le monde se cache derrière le boss qui devient l’unique acteur à incarner les messages de l’entreprise. Chacun se garde bien de lui voler la vedette.
Se reconnaître dans l'action
Les outils du théâtre agissent en faveur du « vrai-self ». Très accessibles, ils permettent de définir rapidement des axes de progrès pour gagner en fluidité et mieux-être. Il est alors plus facile de s’affirmer dans sa prise de parole et dans son rôle en évitant d’utiliser toujours les mêmes procédés ou de compenser. C’est vrai après tout, lorsque l’on sait qui l’on est vraiment et quelles sont nos valeurs (et qu’on les accepte), on n’éprouve même plus le besoin d’en rajouter !
"L'acteur n'a pas à ajouter du lyrisme au lyrisme, de la complication au complexe, mais du concret à la poésie et de la clarté à la complexité"
Alain Knapp